Entre père et mère

 

 Lorsque nous nous sommes rencontrés Crazy Dad et moi, j'avais 19 ans, lui, 25 ans.

 

 Avoir des enfants était pour nous une évidence...

Fonder une famille nombreuse, un doux rêve...

 Un doux rêve qui mit du temps à se concrétiser après un parcours tumultueux mais pas que...

 

Pour enfin réussir à être mère une première fois à 24 ans, puis une seconde fois à 28 ans, et enfin une dernière fois à 31 ans.

 

 Un premier combat que je vous ai relaté dans mon article : "Ma pompe et moi"

 

 S'en suit ensuite un second combat que je prendrai le temps de vous raconter plus tard...

 

 De ces batailles, sont nés 3 magnifiques enfants.

Des enfants tellement désirés, fruits d'un amour passionnel, qui a su survivre à beaucoup de tumultes.

 

Nous avons réalisés un rêve, j'ai réalisé le rêve de ma vie, celui de devenir maman ...

 

En devenant maman, j'ai grandi d'un coup, j'ai changé ma vision de voir les choses, j'ai changé mes priorités pour me consacrer corps et âmes à ces 3 petits êtres qui n'avaient rien demandés en venant dans ce monde.

 

Les allaiter jour et nuit pendant des mois puis des années, se soucier d'eux et faire en sorte qu'ils aient une enfance douce et joyeuse, qu'ils ne manquent de rien, surtout pas de mon attention et de ma présence...

 

Prendre à deux la décision de m'arrêter de travailler pour les élever jusqu'à ce qu'ils rentrent à l'école.

 

Passer le plus de temps possible avec eux, suivre leur évolution et y contribuer pas à pas...

 

Ce rôle de mère sur mesure que je m'étais attribuée était une évidence, et pas un instant je n'ai douté de notre choix, celui de fonder une famille nombreuse.

 

Mais être parents de famille nombreuse, cela implique beaucoup de charges, et pas que matérielles...

 

 Des charges mentales qui en tant que mère au foyer font partie de mon quotidien, penser à tout, penser au bien être de chaque enfant, aux besoins différents des uns et des autres, avec des âges différents, des émotions différentes, des crises à gérer, des peines à panser, des bobos à réparer, de l'amour à donner... fois trois...

 

Où plutôt... fois quatre ...

 

 Parce que mon Crazy dad de mari commençait à s'y perdre...

 

Cet amour inconditionnel que je donnais et que je donne toujours à mes enfants lui semblait excessif, ou du moins, mal distribué...

 

La place de père mais surtout de mari qu'il occupait lui semblait s'envoler au fil de mes grossesses, au fil des naissances, au fil des années...

 

Je ne comprenais pas pourquoi il réclamait tant d'attentions alors que de mon côté j'étais comblée avec mes trois enfants...

 

 Je ne comprenais pas qu'il veuille passer du temps rien que lui et moi alors que ma priorité était de passer du temps en famille, tous ensemble, les enfants, lui, et moi...

 

"On aura bien le temps de passer du temps ensemble quand les enfants seront grands !!!"

"Profitons d'eux tant qu'ils sont touts petits, cela passe tellement vite..."

 

 Je ne le comprenait pas, il ne me comprenait pas, ON NE SE COMPRENAIT PLUS ... !!!

 

 Nous n'avions plus les mêmes besoins, plus les mêmes envies, et finalement ce bonheur que l'on s'était construit était venu s'immiscer entre nous, "entre père et mère", et avait mis des barrières que nous n'arrivions pas a faire tomber...

 

 J'avais besoin de mon côté durant les premières années de vie de mes bébés, d'accomplir comme un devoir, celui de m'occuper coûte que coûte de mes enfants, laissant peu de place au papa, me prouvant que je pouvais et que je savais gérer seule, et surtout les aimer avec empathie et bienveillance, à me dévouer totalement à eux trois...

 

 Il avait besoin de son côté, de retrouver sa Crazy girl d'avant, celle sans enfants, insouciante, pleine de bonne humeur qui ne serait pas entravée par la fatigue des nuits pourries, des allaitements long et des grossesses...

 

 Sa Crazy girl qui l'aime comme au premier jour et qui le lui montre, qui n'a pas d'autres priorités que celle de l'aimer, de le chérir, et de le lui prouver...

 

 Nous commencions à nous perdre, chacun avec ses envies inassouvies, chacun avec ses attentes, ses certitudes, nous nous perdions dans nos reproches...

 

Nos enfants grandissent, et nous avons compris que pour ne pas se perdre définitivement, il fallait que chacun de nous sache écouter et surtout comprendre le ressenti de l'autre.

 

 J'ai donc compris qu'il était important qu'il retrouve la place de mari qu'il n'avait plus dans ma relation fusionnelle avec mes enfants, que j'accepte de prendre du temps à deux, de faire garder nos enfants une soirée, un week-end, ou plus, pour se retrouver et ne pas oublier qu'avant d'être des parents nous étions deux jeunes amants...

 

J'ai compris que l'on peut aimer ses enfants comme la prunelle de ses yeux et leur donner tout l'amour inconditionnel dont ils ont besoins pour grandir sereinement et en même temps prendre du temps pour sois, pour nous, et ainsi baigner dans une ambiance seine et sereine avec une harmonie dans le couple qui leur sera tout autant bénéfique pour grandir dans un esprit d'amour ...

 

Il a comprit qu'il était important pour moi de passer ce temps précieux avec eux, que je ne voulais rien louper de ces trois premières années si importantes à leur développement, et peut être que cette bataille pour les avoir n'y est pas non plus pour rien dans ma façon de les aimer, et de les élever ...

 

 Avoir des enfants est la plus belle chose qui puisse arriver dans une vie...

 

 Mais n'en oubliez pas l'essentiel, ce pourquoi vous avez fait ces enfants, cet amour que vous vous portiez avant de devenir parents...

 

Crazy Mum .

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Commentaires: 1
  • #1

    carole (lundi, 15 octobre 2018 13:33)

    le choix d'une vie être mère ou pas
    un choix sans réflexion pour moi car j'en avais envie en 2008 et je suis comblée encore en 2016.
    un grand chamboulement mais un pur bonheur.